Introduction

The birth of Békés

Constitution and evolution of the hegemonic White Creoles in Martinique

La naissance des Békés 

Constitution et évolution du groupe hégémonique des Blancs Créoles en Martinique

Caribbean Sea, UT Austin, cropped and modified by me. Accessed on November 23rd, 2017.                                      https://www.lib.utexas.edu/maps/americas/central_america_ref_2010.pdf

 

I. Brief historical context / Contextualisation historique succincte 

Martinique is a French oversea region located among other French insular departments such as Guadeloupe in the Lesser Antilles of the Eastern Caribbean Sea.

The island is 436 square miles and the last population census in 2014 numbered 393 911 inhabitants.

In 1635, Pierre Belain D’Esnambuc, the governor of the neighbouring island of Saint Kitts landed on the island and claimed it in the name of the French King Louis XIII and the Company of American Islands. He established the first European settlement at Fort Saint-Pierre and died in 1636.

The colonisation of the island was followed by a number of conflicts with the Indigenous Caribs, most of them were killed in the successive wars, enslaved or fled to neighbouring islands where the French authorities agreed to leave them in peace.

The British occupied the island during the global conflict of the Seven Years’s War (1756-1763), again during a portion of the French Revolution from 1794 and twice during the Napoleonic wars (1803-1815). Martinique has remained under French possession since then.

In 1946, after years of political struggle, the French National Assembly voted to transform the colony into an Oversea Department, and in 1974, it simply became a Department.

Nowadays, the Békés represent 1% of the Martinique and still own around 52% of the island agricultural exploitations, factories and propriety.

La Martinique est une région insulaire française située dans un archipel comptant d’autres régions insulaires telles que la Guadeloupe au sein des « petites Antilles» à l’Est de la mer des Caraïbes.

L’île mesure 1 128 km2 de long et le dernier recensement de l’Insee en 2014 a dénombré 393 911 habitants.

En l’an 1635, Pierre Belain D’Esnambuc, le gouverneur de l’île voisine de Saint Kitts amerrit sur l’île et s’y établit au nom du Roi Louis XII et de la Compagnie des Îles d’Amérique. Il installe la première colonie européenne au Fort Saint-Pierre et meurt en 1636.

L’invasion de l’île par les colons est suivie de nombreux conflits avec les Indigènes Caraïbes, la plupart d’entre eux sont tués dans les guerres successives, réduits en esclavage ou trouvent refuge dans les îles voisines où les autorités françaises acceptent de les laisser en paix.

La Grande-Bretagne occupe l’île durant le conflit international de la guerre des 7 Ans (1756-1763), de nouveau pendant la Terreur lors de la Révolution Française à partir de 1794 et deux fois durant les guerres napoléoniennes de (1803-1815). La Martinique après cette date reste sous contrôle français.

En 1946, après des années de combat politique, l’Assemblée Nationale vote à l’unanimité pour transformer la colonie en un département d’outre-mer, puis en 1974, en un département tout simplement.

Aujourd’hui les Békés représentent 1% de la population et concentrent 52% des richesses (propriétés foncières, usines et exploitations agricoles) de la Martinique.

II. The White Creole Minority/ La Minorité Créole Blanche

The majority of Martinique’s current population is comprised of people of colour who are descendants of the different ethnicities who migrated to the island. But one group representing less than 1% of the population squarely refuses to mingle with the rest of the inhabitants: the Békés. In the French Antilles, the word “Béké” is employed to designate a white Creole from Martinique or Guadeloupe, descendants of the first Europe settlers, usually French. The term is also associated with wealth and political power still withheld by those families.

La population actuelle de la Martinique est composée d’une majorité de personnes de couleur, descendants  du riche métissage de l’île à travers l’Histoire. Mais une minorité représentant moins d’1% de la population refuse catégoriquement de se mêler avec le reste des insulaires : les Békés. Aux Antilles Françaises, le mot « Béké » est employé pour désigner un Créole à la peau blanche de la Martinique ou de Guadeloupe descendant des premiers colons européens, généralement français. Ce terme est aussi associé au pouvoir économique et social encore détenu par les familles.

Front cover of Edith Kovàtz-Beaudoux’s book

 

Béké communities can be found in Guadeloupe as well as in Martinique, but the White Creoles of Martinique have a historical particularity. When the French Revolution abolished both slavery and aristocracy in France as well as in its colonies, the island was occupied by the British so the revolutionary decrees weren’t applied. The plantation owners, most of them part of the aristocracy, were then protected by the British occupation and even though they lost their title, they were able to keep their land. This is one of the reason that led to the maintaining of the Békés on top of the social ladder.

Little work has been done on the Békés due to the difficulty to approach those very exclusive communities without being personally introduced by someone of their circle and a good part of the historical archives are family owned and kept away from the general public.

Les communautés Békés se trouvent en Guadeloupe ainsi qu’en Martinique mais les créoles blancs de Martinique ont une particularité historique. Lorsque la Révolution abolit l’esclavage et proclame la fin de la noblesse en France comme dans ses colonies, l’île étant sous occupation britannique, les décrets révolutionnaires ne peuvent donc pas s’appliquer. Les propriétaires de plantations, pour la plupart de la noblesse, furent donc protégés par la présence britannique, et malgré la perte de leur titre, ils furent en mesure de garder leurs terres. C’est une des raisons expliquant le maintien des Békés en haut de l’échelle sociale.

Peu de recherche a été produite sur les Békés dû à la difficulté d’approcher ces communautés très exclusives sans avoir été personnellement présenté/e par une personne de leur cercle ainsi qu’une bonne part des archives historiques sont la possession de familles et de particuliers restant entre leurs mains, loin du public.

My work will focus on mainly one issue:

⇒ The roots of the constitution and early evolution of this dominating minority and racially exclusive oligarchy

Mon travail se concentrera essentiellement sur un point:

⇒ L’origine de la constitution ainsi que l’évolution première de cette minorité dominante et oligarchie raciale

One of the most thoroughly documented works on the Béké community is Edith Kovats-Beaudoux’s 1969 thesis published in 2002 Les Blancs Créoles de la Martinique. Her anthropologic research resonated and fueled my work.

L’un des ouvrages les mieux documentés sur la communauté Béké est la thèse de 1969 d’Edith Kovats-Beaudeaux publiée en 2002, et intitulée Les Blancs Créoles de la Martinique. Sa recherche anthropologique a fait écho et nourri mon propre travail.

« La question fondamentale qui a servi de point de départ à notre étude est la suivante : alors qu’après de trois siècles d’histoire martiniquaise les Créoles ne constituent plus qu’1% de la société globale, quels sont les facteurs qui ont permis à cette minorité dominante de maintenir sa spécificité raciale et sa position économique prédominante ? » ( Kovàtz, 9)

“The fundamental question that served as a starting point for this study is the following one: while after three centuries of Martinique history the Creoles do not constitute more than 1% of the global society, what are the factors that allowed this dominating minority to maintain its racial specificity and its predominating economical position?” ( Kovàtz, 9)

While Edith Kovats-Beaudeaux is directly interested in the factors that helped the Creoles preserve their privileged social and economical position throughout the last 300 years, I am focusing on how this elite group constituted themselves in the first place. How they slowly imposed themselves as a predominant minority and defined the strict racial, social and economical boundaries of their enclosed community.

Tandis qu’Edith Kovats-Beaudeaux s’intéresse directement intéressée par les facteurs qui ont aidés les Békés à maintenir leur position sociale et économique privilégiée durant les derniers 300 ans, je me concentre sur la manière dont ce groupe élitiste s’est constitué en premier lieu, la façon dont ils se sont lentement imposés comme une minorité prédominante et défini les limites sociales, économiques et raciales de leur communauté close.

Voici la définition d’Edith Kovats-Beaudeaux du groupe selon ses propres membres:

 « Le groupe des Blancs Créoles se composent d’individus de race blanche nés à la Martinique, dont la famille a habité l’île depuis plusieurs générations. C’est la définition classique du groupe, que ses membres donnent eux-mêmes en mettant plus ou moins l’accent sur l’ancienneté de la famille. En principe, on est Créole si l’on est de race blanche et né dans l’île, mais certaines familles installées à la Martinique depuis déjà deux ou trois générations sont encore considérées comme « nouvelles venues ». Presque en totalité d’origine française, les Créoles comptent néanmoins quelques familles originaires d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou le Portugal.» (Kovàtz, 61)

Here is Edith Kovats-Beaudeaux’s definition of the group according to its members:

” The White Creole group is composed by individuals of white race born in Martinique, whose family has inhabited the island for several generations. It is the classical definition of the group, given by the members themselves, putting more or less the accent on the family’s antiquity. In principle, one is Creole if white and born on the island, but some families who settled in Martinique two or three generations ago are still considered “newly arrived”. Almost all from French origin, Creoles however number some families originally from other European countries, like Germany or Portugal.” (Kovàtz, 61)

III. Why the Martinique Project? Pourquoi le Projet Martinique?

This project was sparked, supported and developed as a final assignment in a Colonial Latin America History graduate class taught by Professor Karen Stolley and Professor Yanna Yannakakis at Emory University in Atlanta, Georgia.

Ce projet a vu le jour, fut soutenu et développé dans le cadre d’un devoir final pour un cours d’Histoire de doctorat sur l’Amérique Latine Coloniale enseigné Professeure Karen Stolley et Professeure Yanna Yannakakis à l’université Emory, à Atlanta aux Etats-Unis.

My primary sources are censuses from the French Marine that I have digitalised and translated into English. I then, with the precious help of Megan Slemons at the Emory Center for Digital Studies, compiled all the data into an Excel dataset in order to produce interactive demographics in the software Tableau.

Mes sources primaires sont des recensements de la Marine que j’ai numérisées et traduites en Anglais. Puis, avec l’aide précieuse de Megan Slemons au Centre des Etudes Digitales d’Emory, j’ai compilé ces données dans un ensemble Excel de manière à produire des données démographiques interactives grâce au logiciel Tableau.

As a disclaimer, I want to say that I have translated, not only the data but the website content myself, I am not an official translator, it just seemed right to have my work displayed both in French and in English in order to hopefully reach a wider and more diverse audience. I am also a firm believer of the “Open Data” policy and this is why all the primary sources, translations and dataset are available to download. I have had the chance to be exposed to some researcher’s generosity and work, and hope to contribute in a modest way towards an open and collaborative academic community.

Avertissement aux lecteurs: Je voulais faire savoir que je n’ai pas seulement traduit les données démographiques moi-même, mais aussi l’intégralité du contenu du site. Je ne suis pas du tout une traductrice officielle, mais il me semblait important d’avoir mon travail disponible en Français et en Anglais dans l’espoir de parvenir à toucher une audience plus large et plus diverse. Je crois également fermement à la pratique d’ “Open Data” (données ouvertes) et c’est pour cela que toutes mes sources primaires, les traductions et les données démographiques sont disponibles au téléchargement. J’ai eu le privilège et la chance d’être exposée au travail et à la générosité de certains chercheurs, et espère ainsi contribuer de manière modeste en faveur d’une communauté universitaire ouverte et collaborative.