The first settlers / Les premiers colons

On the social status of the first white settlers

Le statut social des premiers colons blancs.

Despite a common misconception, among the first white European settlers of the island only a small portion had ties with the nobility. Most of the men were either penniless younger sons seeking adventures into the New World and a fortune for themselves or they were “engagés” (indentured servants) who signed a 36 months contract after which they were free from their debt and received either a certain amount of cotton, coffee or sugar to sell or a plot of land:

“The first immigrants were free settlers or “engagés” (indentured servants). Amongst free settlers, against common preconception, were very few noblemen, and out of the 3102 White men which 791 slave drivers were counted, we can attest the probable nobility of 29. No special care was sought to ease the arrival of the younger sons.” (Kovàtz, 26)

Malgré un préjugé qui persiste, seule une petite quantité de premiers colons européens blancs qui s’installèrent sur l’île avaient des liens avec la noblesse. La plupart des hommes sont soit des cadets désargentés cherchant l’aventure dans le Nouveau Monde et à se constituer une petite fortune, soit des “engagés” ces travailleurs qui avaient signé un contrat de 36 mois après lequel ils s’acquittent de leur dette et reçoivent une certaine quantités de coton, café, ou sucre à vendre ou un lopin de terre:

« Les premiers immigrants étaient des colons libres ou des « engagés ». Parmi les colons libres, contrairement à certaines idées reçues, se trouvaient peu de nobles, et pour les 3102 Blancs dont 791 maîtres de case recensés en 1680, on n’en trouve que 29 dont la noblesse est probable. Aucune mesure n’était prise pour favoriser la venue des cadets de famille.» (Kovàtz, 26)

You can observe in the 1688 demographics that out of the 6, 947 white men listed 988 (14% )of them are engagés. This category is particularly hard to track as it only appears once in the censuses and because the engagés system declines rapidly as the importation of African slaves increases during the 1670’s and is institutionalised  according to the Code Noir in 1685. To give you a better idea on the populations ratio: in 1688 there were 6, 947 white men and 10, 638 black slaves, the ratio was around 1.5 slave for 1 settler but by 1731 when the engagés are by then completely out of the picture, there were 3,717 white men for 14, 638 slaves, the ratio was then around 4 slaves for 1 settler.

Vous pouvez observez dans les graphiques de 1688 que sur 6947 hommes blancs se trouvent 988 (soit 14%) d’engagés. Cette catégorie est particulièrement difficile à tracer puisqu’elle n’apparaît qu’une fois dans les recensements, de plus le système des engagés connaît un rapide déclin avec l’importation croissante des esclaves d’Afrique de l’Ouest dans les années 1670 et son institutionalisation avec le Code Noir en 1685. Afin de vous donnez une meilleure idée des ratios de populations: en 1688 il y avait 6947 hommes blancs et 10959 esclaves noirs, le ratio était donc de 1.5 esclave pour 1 colon, mais d’ici 1731, les engagés ont complètement disparu et il y avait 3717 hommes blancs pour 14 638 esclaves, le ratio est donc de 4 esclaves pour un colon.

 

On relationships and unions between white settlers and free black women. The early times of acceptance.

Relations et unions entre colons blancs et femmes libres de couleur. Le temps de l’acceptance.

During the first years of colonisation, Martinique struggled with a serious issue of gender unbalance as very little women were part of this first chapter of the colonisation process that aimed at bringing into cultivation lands that did not match European agricultural expectations. It’s the time of land clearing and continuing conflicts with the Indigenous Caribs who resist the settlers’ evangelisation. Moreover, the first settlers of the island didn’t necessarily wish to settle down, most of them came to seek a fortune in order to go back to the mainland and find a wife. The interracial relationships are therefore “tolerated” until the Church and the Crown put a term to it by sending young women to Martinique, notably the “King’s envoys”, mainly orphans recruited in the Salle Pétrière (female hospital) of Paris in 1680.

At the beginning of colonisation, relationships, and even marriages between settlers and black women were tolerated, as the immigration of white women increased, there was a reaction against such unions and it triggered restrictive measures soon ratified by a 1685 law, the Code Noir, and, in 1778, a new law forbids all marriage between White and People of colour. (Kovàtz, 31)

We can easily observe this phenomenon of unbalance between men and women in the demographics: in 1664 there were 861 white men for 288 white women, the disparity is considerable as the ratio is three men for every woman. Amongst those 861 men grouped under the major category “F(ree) White Men” we can find the subaltern category “Married men” who only  are 165 and only represent 19%. The mere fact that they deserve a separate category proves the importance of bachelorhood at the time.In 1687, there is a slight amelioration as there is 2,113 men for 976 women, the ratio being 2.16 men for every woman. Finally by the beginning of the 18th century the gap seemed to be filled, there are 2,074 men for 1,833 women, the ratio being 1.13 men for every woman.

Dans les premières années de sa colonisation, la Martinique connaît un fort problème de déséquilibre des sexes puisque très peu de femmes font partie du processus premier de la colonisation qui vise à défricher une île dont les terres ne correspondent pas encore aux idéaux de cultivation des Européens. C’est le temps de l’essartage et des conflits incessants avec les Indigènes Caraïbes qui résistent l’évangélisation des colons. De plus, les premiers colons de l’île n’ont pas nécessairement dans l’idée de s’y établir de manière durable, la plupart d’entre eux venant y faire fortune afin de rentrer en France et de prendre une épouse. Les relations interraciales sont donc “tolérées” jusqu’à ce que l’Eglise et la Couronne y mettent une terme avec l’envoi de jeunes femmes, notamment des “envoyées du Roi”, orphelines recrutées à la Salle Pêtrière de Paris en 1680.

« Si au début de la colonisation les relations, voire les mariages, entre colons et négresses furent tolérés, au fur et à mesure que l’immigration des femmes blanches s’accentua, une réaction s’opéra envers de telles unions et suscita des mesures restrictives bientôt ratifiées par une loi de 1685, le Code Noir, et, en 1778, par une nouvelle loi interdisant tout mariage entre Blancs et gens de couleur »  (Kovàtz, 31)

On peut aisément observer ce phénomène de déséquilibre entre hommes et femmes sur les graphiques de recensements: en 1664 il y a 861 hommes blancs pour 288 femmes blanches l’écart est donc considérable puisqu’il est environ d’une femme pour trois hommes. Parmi ces 861 hommes regroupés dans la catégorie englobante de “F White Men” (hommes blancs libres) on trouve la sous-catégorie “Married men” (hommes mariés) mais ceux-ci ne dont que 165 et ne représentent que 19%. De plus, le fait qu’ils méritent une catégorie à part prouve bien l’importance du célibat à cette époque. En 1687, il y a une légère amélioration puisqu’on trouve 2113 hommes pour 976 femmes, le ratio étant de 2.16 hommes pour une femme. Enfin il faut attendre le début du XVIIIème siècle pour voir le fossé se combler, il y a 2074 hommes pour 1833, le ratio étant de 1.13 homme pour une femme.

 

 

The beginning of lands monopolisation  

Le début de la monopolisation des terres

At this point in the island’s history it is difficult to talk about a white creole minority as the extreme conditions of living lead to a great fluctuation in the white population. In 1664 after the dissolution of the Company of Islands of America, the King claims the control of the island and makes it a French colony. By the middle of the  17th century, the lands are cleared and ready to be cultivated. In an effort to align on the Barbados example, Martinique settlers decide to start cultivating sugar cane. This kind of crop becomes profitable only if cultivated on large surfaces by an abundance of cheap labourers. Therefore there is the emergence of a group of wealthy settlers who own an extensive amount of the lands and stand out from the crowd of less fortunate settlers who cannot afford this reconversion and are relegated to the cultivation of crops exploitable on smaller parcels or turned to crafts, or subaltern positions working for the planters. This constitutes the birth of the Békés, the white creole minority monopolising lands into large plantations stopping the development and the success of other smaller owners. These less fortunate settlers will be despicably nicknamed “petits blancs” (little whites) as if it constituted an ontological oxymoron. (Jamard, 12)

A ce point de l’Histoire de la Martinique il est difficile de parler d’une minorité blanche créole au vue des conditions de vie extrêmes qui mène à une grande fluctuation de la population blanche. Mais à partir de 1664 la Compagnie des Iles d’Amérique est dissolue et l’île est placée sous le contrôle du Roi qui en fait une colonie française. A partir de la moitié du XVIIème siècle, les terres sont défrichées et prêtes à être cultivées. Dans un effort de s’aligner sur l’exemple de l’île de la Barbade, les colons de Martinique décident de commencer la cultivation de cannes à sucre. Ce type de culture n’est rentable que si cultivé sur de larges  surfaces par une abondance de manœuvre à bas prix. Par conséquent on voit l’émergence d’un groupe de riches colons qui possèdent une large portion de terres et qui se distinguent de la foule de colons moins fortunés qui ne peuvent se permettre cette reconversion et qui sont relégués à l’exploitation de cultures sur des plus petites parcelles, qui se tournent vers l’artisanat ou qui travaillent dans des positions subalternes pour les planteurs. Ce phénomène de concentration foncière annonce la naissance des Békés, cette minorité créole blanche qui monopolise les terres en larges plantations de cannes à sucre empêchant le développement et le succès des plus petits propriétaires, ceux qui sont moins fortunés et qui seront dédaigneusement surnommés les “petits blancs” comme si cela constituait un oxymore ontologique. (Jamard, 12)

You can note in the last two censuses  1751 and 1764 the apparition of the subaltern category “Gentlemen” and “Privileged” labelled under “F White Men”. Those years coincide with the immigration of French aristocracy with the financial means to invest money in large plantations and set sugar refineries.

Vous pouvez observez que dans les deux derniers recensements de 1751 et 1764 apparaissent les catégories subalternes de “Gentilhomme” et “Privilégiés” rangées sous la catégorie englobante “F White Men” (Hommes Blancs Libres). Ces années correspondent à l’émigration de certains aristocrates français qui détenaient des moyens financiers d’investir de l’argent dans de grandes plantations et de créer des sucreries.